Finales seniors - Le niveau monte, les records tombent

À quoi mesure-t-on les progrès d’une nation ? Facile. Au tableau d’affichage. À Cazaubon, dimanche 13 avril, l’aviron français a vérifié sur l’eau, tout au long des finales seniors, les promesses de densité et de richesse annoncées avant la compétition par l’encadrement national. La matinée a été marquée par la chute de trois records du bassin. Les favoris annoncés l’ont emporté. En soignant la manière, jusqu’à affoler souvent le chrono.

A quoi mesure-t-on les progrès d'un club ? Au nombre de médailles rapportées des championnats de France bateaux courts. Pour les bleus et blancs, 5 podiums, 3 titres de champion de France, 1 médaille d'argent et une de bronze.

Premier exemple : Matthieu Androdias.

Le Bayonnais a mordu dans la finale du skiff toutes catégories sans retenir son appétit. À mi-parcours, il avait déjà renvoyé par le fond les illusions de titre de Julien Bahain, son plus sérieux rival, le reléguant à quatre secondes. Ses derniers 500 m ont été, de son propre aveu, « très pénibles. » Mais sa victoire, la deuxième consécutive, n’a jamais été contestée. Mieux : Matthieu Androdias s’est offert le record du bassin, en 6’50’’09, un record détenu depuis 2012 par son second, Julien Bahain. « Cette victoire est symbolique, explique le champion de France. J’ai imprimé dès le départ un train très fort, pour casser les jambes de mes adversaires. Je voulais tirer toutes mes cartouches sans les compter. La tactique a été payante, même si j’ai beaucoup souffert sur la fin de course. »

Germain Chardin et Dorian Mortelette ont profité, eux aussi, du vent portant et des bonnes conditions de course pour faire tomber le record du bassin en deux de pointe. Ils ont décroché un nouveau titre national en 6’19’’81, preuve de leur parfaite condition physique et de leur maîtrise technique. « Un beau chrono pour un mois d’avril », suggère Dorian Mortelette. « Notre objectif était de contenir Julien (Despres) et Benjamin (Lang), en réussissant une course qui nous ressemble, très propre, explique Germain Chardin. Faire un chrono était important. Le résultat et la bataille laissent présager des grosses performances en fin de saison. » Leur victoire a été magnifique, mais sans se faire écrasante.

Pour preuve l’écart à l’arrivée, seulement 85 centièmes de seconde, avec leurs seconds, la paire Despres/Lang.

En skiff féminin, les deux nouvelles championnes de France ont su prendre possession de leur course sans laisser trop d’illusions à leurs rivales. En poids légers, Julie Maréchal a été chercher la victoire avec patience, après avoir été devancée par Camille Leclerc, sa dauphine, dans le premier quart de la finale. « Je n’étais pas sereine, la victoire été difficile, mais j’ai su rester lucide », a expliqué la Savoyarde, licenciée à l’ACL Aiguebelette. Sa motivation ? « Décrocher le titre pour participer à la Coupe du Monde cette année, puis aux Mondiaux l’année prochaine, sur mes terres à Aiguebelette. »

Rachel Jung finit sur le poduim à la 3^ème place à moins de 50 centièmes de la seconde.

Chez les Handis, Perle Bouge remporte son 5ème titre national dans un excellent temps et la paire Lemire/Saita s'impose magnifiquement.